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Présidentielle 2022 : qui paie le plus d'impôts, les riches ou les pauvres ? - YouTube
Channel: Le Monde
[1]
En France, l’école est gratuite,
la police gratuite, les hôpitaux
[7]
quasi gratuits, les pompiers,
les trottoirs, les pistes cyclables.
[11]
Tout ça, c’est gratuit.
[14]
Et quand on est au chômage ou en
difficulté, on reçoit des aides.
[18]
Pour tout ça, il faut de l’argent
et il ne vient pas de nulle part.
[22]
L’État le récolte en grande partie
avec les impôts.
[27]
Mais en France, on ne prélève pas
l’impôt de la même manière pour
[30]
tout le monde.
[31]
En théorie, on prend plus d’argent
aux riches et moins aux pauvres.
[36]
L’idée ?
[37]
Essayer d’être équitable.
[39]
Mais quand on regarde de plus près
l’impact des impôts sur les riches,
[43]
les moins riches et les plus pauvres,
on se rend compte que cette histoire
[46]
d’équité, c’est plus compliqué.
[49]
Alors, est-ce que les riches payent
assez ?
[52]
Est-ce que les pauvres payent trop ?
[54]
L’impôt, est-il juste ?
[55]
Ça, c’est la répartition des revenus
[63]
moyens de la population française.
[66]
Les 10 % les plus pauvres touchent
en moyenne 10 500 euros par an,
[71]
soit 900 euros par mois.
[74]
Les 10 % les plus riches reçoivent
en moyenne 133 000 euros par an,
[79]
soit 11 000 euros par mois.
[82]
Le reste de la population se répartit
ici.
[87]
Ces sommes représentent 100 % des
revenus de chaque catégorie.
[91]
Voyons maintenant ce qui est prélevé
sous forme d’impôts et commençons
[95]
par.
[96]
L’impôt sur le revenu.
[97]
L’impôt sur le revenu.
[98]
L’impôt sur le revenu.
[100]
Voici la part qu’il représente
dans le budget des Français.
[103]
De zéro à 1 % pour les plus modestes
et près de 8 % pour les plus riches.
[111]
Pourquoi cette différence ?
[113]
Parce qu’il s’agit d’un impôt
progressif.
[116]
Imaginons qu’une personne touche
10 000 euros de revenu net imposable
[120]
par an, une autre 30 000 et une
autre 100 000.
[125]
Plus elles gagnent de l’argent,
plus elles sont prélevées à un
[128]
taux élevé, mais ce n’est qu’une
petite partie des prélèvements.
[134]
La plupart des autres impôts en
France sont proportionnels.
[138]
Un nouvel impôt pour le commerce
et les services.
[140]
C’est la TVA.
[141]
La CSG.
[142]
L’impôt sur les sociétés.
[143]
Des impôts de production.
[146]
Un impôt proportionnel,
c’est un impôt dont le taux de
[149]
prélèvement est le même pour tout
le monde, peu importe le niveau
[152]
de revenu.
[153]
C’est le cas des taxes sur les
produits comme la TVA,
[157]
la Taxe sur la valeur ajoutée.
[160]
Quand une personne pauvre achète
un ordinateur à 1 000 euros,
[164]
200 euros de TVA sont prélevés.
[167]
Quand une personne riche fait la
même chose, elle paye la même TVA.
[173]
Ce qu’on voit alors,
c’est que cet impôt pèse beaucoup
[177]
moins sur le budget global du riche.
[179]
Et même si cette personne riche
achète 10 ordinateurs,
[183]
la TVA prendra une part moins
importante dans l’ensemble de son
[186]
budget que si une personne pauvre
achète un seul ordinateur.
[189]
C’est pour ça que les taxes sur
la consommation prennent une part
[194]
plus importante sur les revenus
des plus pauvres et moins sur ceux
[197]
des plus riches.
[203]
Autre prélèvement : les cotisations
sociales.
[207]
Elles sont proportionnelles aux
salaires.
[209]
Plus le niveau de vie augmente,
plus les personnes ont un emploi,
[213]
donc un salaire et les cotisations
qui vont avec, mais jusqu’à un
[219]
certain point.
[220]
Leur part diminue pour les 30 %
les plus riches.
[224]
Il y a deux grandes raisons à cela.
[226]
Premièrement, parmi les plus riches,
il y a plus de retraités et de
[230]
travailleurs indépendants.
[232]
Comparés aux salariés ou aux
fonctionnaires, ils paient moins
[235]
de cotisations.
[236]
Deuxièmement, les plus riches ont
proportionnellement moins de revenus
[242]
salariaux que de revenus du capital,
des loyers ou des dividendes par
[246]
exemple.
[247]
Les cotisations sociales,
qui portent uniquement sur les
[249]
salaires, prennent donc une part
moins importante.
[252]
Restent encore trois autres
prélèvements.
[257]
L’impôt sur les sociétés,
un impôt proportionnel sur les
[260]
bénéfices des entreprises.
[262]
Il affecte donc principalement
ceux qui ont investi de l’argent
[265]
dedans, à savoir plutôt les riches.
[270]
Les taxes sur la production,
elles rassemblent différents
[273]
prélèvements.
[274]
La taxe sur les salaires,
par exemple, mais aussi les taxes
[276]
sur les jeux et les paris.
[278]
En proportion des revenus,
elles affectent un peu plus les
[280]
petits budgets.
[281]
Enfin, il y a les autres impôts
[287]
sur les revenus et le patrimoine.
[289]
Ils mêlent différents types d’impôts
comme la CSG, la Contribution sociale
[294]
généralisée, un impôt proportionnel,
ou l’impôt sur la fortune immobilière,
[298]
un impôt progressif.
[303]
Alors globalement, voilà ce qu’on
observe.
[306]
Les impôts prennent une part plus
importante dans le revenu des pauvres
[310]
que dans celui des riches,
68 % pour les plus pauvres,
[314]
54 % pour les plus riches.
[317]
Mais il faut tout de même préciser
une chose.
[320]
Si on regarde le montant des impôts
versés non pas en proportion mais
[325]
en euros, 7 000 euros par an en
moyenne sont versés par les plus
[328]
pauvres et 70 000 euros par les
plus riches.
[334]
Mais une fois l’impôt prélevé,
il ne reste plus que 3 300 euros
[338]
par an aux plus pauvres,
tandis qu’il reste encore 70 000
[342]
euros aux plus riches.
[343]
Bon, on a donc vu qui paie des impôts.
[354]
Maintenant, voyons à quoi ils servent
et à qui ils servent.
[358]
Voici ce que ça donne en euros.
[361]
Il y a d’abord des transferts
monétaires et parmi eux,
[364]
les retraites sont les plus
importantes.
[367]
Elles bénéficient surtout aux plus
riches puisqu’elles sont
[369]
proportionnelles aux salaires passés.
[371]
À cela, s’ajoute ce qu’on appelle
les revenus de remplacement,
[377]
comme les allocations-chômage,
les pensions d’invalidité ou les
[380]
arrêts de travail.
[382]
Leur distribution est assez homogène
car deux mécanismes se compensent.
[386]
Les allocations-chômage ciblent
surtout les plus pauvres,
[390]
alors que le montant des arrêts
de travail est plus important pour
[393]
ceux qui gagnent plus d’argent.
[397]
Quant aux autres prestations sociales
monétaires, il s’agit surtout d’aides
[401]
pour lutter contre la pauvreté,
comme le RSA, et d’aides pour les
[405]
familles, comme les allocations
familiales.
[408]
Elles sont logiquement concentrées
sur les plus pauvres,
[412]
mais il n’y a pas que l’argent.
[415]
Il existe aussi des prestations
en nature, des services publics
[419]
fournis par la collectivité,
comme la police ou la justice.
[423]
Si ces prestations varient très
légèrement en fonction du niveau de vie,
[427]
c’est parce qu’on prend en compte
les différences de territoires.
[430]
Il y a plus de services publics
dans les lieux les plus peuplés.
[433]
Or, c’est aussi là qu’il y a le
plus de pauvres et le plus de riches.
[437]
Enfin, il y a ce qu’on appelle
[444]
les transferts en nature
individualisable, par exemple
[448]
l’éducation gratuite,
les remboursements de l’Assurance
[451]
maladie ou les aides au logement.
[454]
Des prestations qui profitent à
tout le monde, mais surtout aux
[457]
plus démunis.
[458]
Elles permettent un accès universel
à la santé et à l’éducation.
[461]
Bon, ce qu’on constate avec tout ça,
c’est que les riches et les pauvres
[467]
perçoivent un peu plus de prestations
que la classe moyenne.
[472]
Mais comparons cela avec ce que
chacune des catégories paie chaque
[476]
année.
[477]
On se rend compte que les pauvres
reçoivent plus d’argent qu’ils
[480]
n’en donnent.
[481]
À l’inverse, les riches en donnent
plus qu’ils n’en reçoivent.
[486]
Reste alors une question à se poser :
Ce système est-il juste ?
[492]
Pour y répondre, il faut s’intéresser
au niveau de vie.
[500]
Revenons au revenu annuel des résidents
français.
[505]
Avant redistribution,
le niveau de vie des 10 % les plus
[508]
riches est alors 13 fois plus élevé
que celui des 10 % les plus pauvres.
[513]
Maintenant, voyons ce qu’il reste
une fois que tous les types d’impôts
[518]
ont été prélevés.
[520]
Le niveau de vie baisse pour tout
le monde, logique.
[523]
Enfin, ajoutons l’argent reçu sous
forme de prestations.
[529]
À ce moment-là, le niveau de vie
des un tiers les plus riches a baissé,
[534]
celui des deux tiers les plus modestes
a augmenté.
[538]
Dans le même temps, l’écart entre
leur niveau de vie diminue.
[542]
Il passe de 13 à trois fois plus
élevés pour les plus riches par
[547]
rapport aux plus pauvres.
[548]
Alors, est-ce que tout cela est
juste ou injuste ?
[554]
Eh bien, cela dépend du type de
société qu’on choisit.
[557]
Veut-on laisser la possibilité
aux inégalités de s’installer ?
[561]
Ou faire en sorte d’équilibrer
les niveaux de vie ?
[565]
En fait, ce choix définit le degré
de solidarité que l’on souhaite
[568]
en tant que société.
[569]
Est-ce que l’on veut donner ou
pas les mêmes chances à tout le monde,
[574]
quelles que soient les origines
sociales ?
[580]
Merci d’avoir regardé cette vidéo.
[582]
Une petite chose à noter,
on n’a pas pu détailler tous les
[585]
prélèvements et toutes les prestations
de chaque catégorie parce qu’il
[588]
y en a des dizaines et des dizaines,
mais vous trouverez en lien dans
[591]
la description l’étude de l’INSEE
qui précise tout ça.
[593]
Par ailleurs, on a parlé des impôts
payés par les 10 % les plus aisés,
[597]
mais il faut savoir que parmi eux,
les 1 % les plus riches ont une
[600]
situation particulière.
[602]
Dans une étude supervisée par
l’économiste Thomas Piketty,
[605]
on peut voir qu’ils paient en
proportion encore moins d’impôts
[608]
et que cette part a fluctué au
cours du temps avec les différents
[611]
gouvernements.
[612]
Vous verrez aussi que la méthodologie
de cette étude n’est pas exactement
[615]
la même que celle qu’on a utilisée
dans notre vidéo.
[617]
Alors, les chiffres varient un peu.
[619]
En tout cas, si ça vous intéresse,
vous trouverez tout ça dans la
[621]
description.
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