Présidentielle 2022 : qui paie le plus d'impôts, les riches ou les pauvres ? - YouTube

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En France, l’école est gratuite, la police gratuite, les hôpitaux
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quasi gratuits, les pompiers, les trottoirs, les pistes cyclables.
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Tout ça, c’est gratuit.
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Et quand on est au chômage ou en difficulté, on reçoit des aides.
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Pour tout ça, il faut de l’argent et il ne vient pas de nulle part.
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L’État le récolte en grande partie avec les impôts.
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Mais en France, on ne prélève pas l’impôt de la même manière pour
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tout le monde.
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En théorie, on prend plus d’argent aux riches et moins aux pauvres.
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L’idée ?
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Essayer d’être équitable.
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Mais quand on regarde de plus près l’impact des impôts sur les riches,
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les moins riches et les plus pauvres, on se rend compte que cette histoire
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d’équité, c’est plus compliqué.
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Alors, est-ce que les riches payent assez ?
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Est-ce que les pauvres payent trop ?
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L’impôt, est-il juste ?
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Ça, c’est la répartition des revenus
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moyens de la population française.
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Les 10 % les plus pauvres touchent en moyenne 10 500 euros par an,
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soit 900 euros par mois.
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Les 10 % les plus riches reçoivent en moyenne 133 000 euros par an,
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soit 11 000 euros par mois.
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Le reste de la population se répartit ici.
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Ces sommes représentent 100 % des revenus de chaque catégorie.
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Voyons maintenant ce qui est prélevé sous forme d’impôts et commençons
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par.   
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L’impôt sur le revenu.   
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L’impôt sur le revenu.   
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L’impôt sur le revenu.   
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Voici la part qu’il représente dans le budget des Français.
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De zéro à 1 % pour les plus modestes et près de 8 % pour les plus riches.
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Pourquoi cette différence ?
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Parce qu’il s’agit d’un impôt progressif.
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Imaginons qu’une personne touche 10 000 euros de revenu net imposable
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par an, une autre 30 000 et une autre 100 000.
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Plus elles gagnent de l’argent, plus elles sont prélevées à un
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taux élevé, mais ce n’est qu’une petite partie des prélèvements.
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La plupart des autres impôts en France sont proportionnels.   
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Un nouvel impôt pour le commerce et les services.   
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C’est la TVA.   
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La CSG.   
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L’impôt sur les sociétés.   
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Des impôts de production.
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Un impôt proportionnel, c’est un impôt dont le taux de
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prélèvement est le même pour tout le monde, peu importe le niveau
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de revenu.
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C’est le cas des taxes sur les produits comme la TVA,
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la Taxe sur la valeur ajoutée.
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Quand une personne pauvre achète un ordinateur à 1 000 euros,
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200 euros de TVA sont prélevés.
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Quand une personne riche fait la même chose, elle paye la même TVA.
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Ce qu’on voit alors, c’est que cet impôt pèse beaucoup
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moins sur le budget global du riche.
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Et même si cette personne riche achète 10 ordinateurs,
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la TVA prendra une part moins importante dans l’ensemble de son
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budget que si une personne pauvre achète un seul ordinateur.
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C’est pour ça que les taxes sur la consommation prennent une part
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plus importante sur les revenus des plus pauvres et moins sur ceux
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des plus riches.
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Autre prélèvement : les cotisations sociales.
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Elles sont proportionnelles aux salaires.
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Plus le niveau de vie augmente, plus les personnes ont un emploi,
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donc un salaire et les cotisations qui vont avec, mais jusqu’à un
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certain point.
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Leur part diminue pour les 30 % les plus riches.
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Il y a deux grandes raisons à cela.
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Premièrement, parmi les plus riches, il y a plus de retraités et de
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travailleurs indépendants.
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Comparés aux salariés ou aux fonctionnaires, ils paient moins
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de cotisations.
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Deuxièmement, les plus riches ont proportionnellement moins de revenus
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salariaux que de revenus du capital, des loyers ou des dividendes par
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exemple.
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Les cotisations sociales, qui portent uniquement sur les
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salaires, prennent donc une part moins importante.
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Restent encore trois autres prélèvements.
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L’impôt sur les sociétés, un impôt proportionnel sur les
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bénéfices des entreprises.
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Il affecte donc principalement ceux qui ont investi de l’argent
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dedans, à savoir plutôt les riches.
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Les taxes sur la production, elles rassemblent différents
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prélèvements.
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La taxe sur les salaires, par exemple, mais aussi les taxes
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sur les jeux et les paris.
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En proportion des revenus, elles affectent un peu plus les
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petits budgets.
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Enfin, il y a les autres impôts
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sur les revenus et le patrimoine.
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Ils mêlent différents types d’impôts comme la CSG, la Contribution sociale
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généralisée, un impôt proportionnel, ou l’impôt sur la fortune immobilière,
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un impôt progressif.
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Alors globalement, voilà ce qu’on observe.
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Les impôts prennent une part plus importante dans le revenu des pauvres
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que dans celui des riches, 68 % pour les plus pauvres,
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54 % pour les plus riches.
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Mais il faut tout de même préciser une chose.
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Si on regarde le montant des impôts versés non pas en proportion mais
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en euros, 7 000 euros par an en moyenne sont versés par les plus
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pauvres et 70 000 euros par les plus riches.
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Mais une fois l’impôt prélevé, il ne reste plus que 3 300 euros
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par an aux plus pauvres, tandis qu’il reste encore 70 000
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euros aux plus riches.
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Bon, on a donc vu qui paie des impôts.
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Maintenant, voyons à quoi ils servent et à qui ils servent.
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Voici ce que ça donne en euros.
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Il y a d’abord des transferts monétaires et parmi eux,
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les retraites sont les plus importantes.
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Elles bénéficient surtout aux plus riches puisqu’elles sont
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proportionnelles aux salaires passés.
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À cela, s’ajoute ce qu’on appelle les revenus de remplacement,
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comme les allocations-chômage, les pensions d’invalidité ou les
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arrêts de travail.
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Leur distribution est assez homogène car deux mécanismes se compensent.
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Les allocations-chômage ciblent surtout les plus pauvres,
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alors que le montant des arrêts de travail est plus important pour
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ceux qui gagnent plus d’argent.
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Quant aux autres prestations sociales monétaires, il s’agit surtout d’aides
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pour lutter contre la pauvreté, comme le RSA, et d’aides pour les
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familles, comme les allocations familiales.
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Elles sont logiquement concentrées sur les plus pauvres,
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mais il n’y a pas que l’argent.
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Il existe aussi des prestations en nature, des services publics
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fournis par la collectivité, comme la police ou la justice.
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Si ces prestations varient très légèrement en fonction du niveau de vie,
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c’est parce qu’on prend en compte les différences de territoires.
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Il y a plus de services publics dans les lieux les plus peuplés.
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Or, c’est aussi là qu’il y a le plus de pauvres et le plus de riches.
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Enfin, il y a ce qu’on appelle
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les transferts en nature individualisable, par exemple
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l’éducation gratuite, les remboursements de l’Assurance
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maladie ou les aides au logement.
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Des prestations qui profitent à tout le monde, mais surtout aux
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plus démunis.
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Elles permettent un accès universel à la santé et à l’éducation.
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Bon, ce qu’on constate avec tout ça, c’est que les riches et les pauvres
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perçoivent un peu plus de prestations que la classe moyenne.
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Mais comparons cela avec ce que chacune des catégories paie chaque
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année.
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On se rend compte que les pauvres reçoivent plus d’argent qu’ils
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n’en donnent.
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À l’inverse, les riches en donnent plus qu’ils n’en reçoivent.
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Reste alors une question à se poser : Ce système est-il juste ?
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Pour y répondre, il faut s’intéresser au niveau de vie.
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Revenons au revenu annuel des résidents français.
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Avant redistribution, le niveau de vie des 10 % les plus
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riches est alors 13 fois plus élevé que celui des 10 % les plus pauvres.
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Maintenant, voyons ce qu’il reste une fois que tous les types d’impôts
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ont été prélevés.
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Le niveau de vie baisse pour tout le monde, logique.
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Enfin, ajoutons l’argent reçu sous forme de prestations.
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À ce moment-là, le niveau de vie des un tiers les plus riches a baissé,
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celui des deux tiers les plus modestes a augmenté.
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Dans le même temps, l’écart entre leur niveau de vie diminue.
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Il passe de 13 à trois fois plus élevés pour les plus riches par
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rapport aux plus pauvres.
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Alors, est-ce que tout cela est juste ou injuste ?
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Eh bien, cela dépend du type de société qu’on choisit.
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Veut-on laisser la possibilité aux inégalités de s’installer ?
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Ou faire en sorte d’équilibrer les niveaux de vie ?
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En fait, ce choix définit le degré de solidarité que l’on souhaite
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en tant que société.
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Est-ce que l’on veut donner ou pas les mêmes chances à tout le monde,
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quelles que soient les origines sociales ?
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Merci d’avoir regardé cette vidéo.
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Une petite chose à noter, on n’a pas pu détailler tous les
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prélèvements et toutes les prestations de chaque catégorie parce qu’il
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y en a des dizaines et des dizaines, mais vous trouverez en lien dans
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la description l’étude de l’INSEE qui précise tout ça.
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Par ailleurs, on a parlé des impôts payés par les 10 % les plus aisés,
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mais il faut savoir que parmi eux, les 1 % les plus riches ont une
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situation particulière.
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Dans une étude supervisée par l’économiste Thomas Piketty,
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on peut voir qu’ils paient en proportion encore moins d’impôts
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et que cette part a fluctué au cours du temps avec les différents
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gouvernements.
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Vous verrez aussi que la méthodologie de cette étude n’est pas exactement
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la même que celle qu’on a utilisée dans notre vidéo.
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Alors, les chiffres varient un peu.
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En tout cas, si ça vous intéresse, vous trouverez tout ça dans la
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description.