DIVORCE : Ils se font la guerre pour la pension - YouTube

- Alors, qu'est-ce qu'on a aujourd'hui ?

Des questions de résidence des enfants, pension alimentaire.

La plupart des dossiers de la matinée.

C'est l'officialisation de la séparation.

C'est l'organisation de la vie future, de la leur, des parents,

mais aussi de celle de leurs enfants.

C'est un moment important.

On essaye surtout d'apaiser les choses

et puis de les mener vers la voie de la conciliation.

Nous avons obtenu l'autorisation exceptionnelle d'assister à ces audiences.

Premier face à face de la journée, ce jeune couple séparé depuis 4 ans.

Cela fait seulement un an que ce père accepte

de payer une pension alimentaire pour sa fille.

Mais son ex-épouse l'estime insuffisante.

- Alors, qu'est-ce que vous souhaitez donc madame ?

- Donc vous, vous faites une demande de 150€ ?

Vous en avez discuté du coup, tous les deux ensemble ?

- Alors on va faire le point sur votre situation à tous les deux.

Vos ressources...

Pour fixer précisément le montant de la pension alimentaire,

la juge doit d'abord évaluer les salaires et les charges de chacun.

La jeune femme perçoit 1 397€ et son ex-époux, 1444€.

Le calcul se base sur un barème établi par le ministère de la Justice.

Il prend en compte les revenus de chacun, le nombre d'enfants et le mode de garde.

Selon ce tableau, le père devrait payer environ 130€ par mois.

- Moi, je vais donc trancher puisque c'est ce que vous me demandez de faire

entre 100€ et 150 €, voir un petit peu en fonction de la situation de chacun.

Mais il faut quand même garder à l'esprit monsieur que la pension alimentaire,

pour madame, c'est essentiellement pour contribuer à l'entretien de votre fille.

- J'imagine que vous travaillez pour vous, pour vous assurer un avenir,

vous assurer une retraite et pour élever votre fille.

Et plus vous gagnez de l'argent et plus vous contribuez

et plus vous augmentez son niveau de vie.

Vous êtes content de ça ?

- Vous l'avez fait ensemble.

Et votre fille, elle a aussi le droit de bien vivre quand elle est chez sa maman.

- Alors vous pourriez imaginer la situation où votre fille,

elle mange bien chez vous et elle fait...

Elle va au cinéma, elle fait des activités

quand elle est chez vous et elle ne ferait rien chez sa maman.

Ce qu'il faut essayer de garder...

C'est qu'elle ait à peu près...

C'est dans l'intérêt de votre fille.

C'est qu'elle ait à peu près le même niveau de vie chez vous que chez sa maman.

Il ne faut pas créer une rupture entre sa façon

et ce à quoi elle est habituée chez vous

et ce à quoi elle a le droit chez l'autre.

Vous comprenez ?

- C'est pas que je ne sais pas m'en sortir.

Tu dois participer autant que moi.

Pour moi c'est ça.

- Essayez de garder à l'esprit que c'est pour nourrir

votre fille ce qu'elle vous demande.

Décision le 26 mars.

Le parent débiteur est parfois dans l'ordre du fantasme

en se disant qu'est-ce qu'elle fait avec mon argent ?

Il pense que...

Il pense que la mère va se faire plaisir, elle va s'acheter un sac à main.

Ce sera de l'argent pour elle, alors que la mère ou le père

fait les courses et nourrit au quotidien son enfant.

Devant la juge, plus de 40 personnes vont défiler pendant 5 heures.

Marianne Jamet a en moyenne 20 minutes pour tenter

de mettre d'accord des couples qui, parfois, se déchirent depuis des années.

- Pour moi donner 200€ par mois...

C'est vrai que ça devient difficile.

- Je n'ai jamais contesté de payer la pension alimentaire

à condition qu'elle soit restituée et qu'elle soit...

- Employée pour l'enfant.

Certains ex-conjoints ne s'adressent même plus la parole et viennent avec leurs avocats.

Comme ce couple divorcé qui a pourtant vécu ensemble pendant 20 ans.

La mère de famille a saisi la justice,

car son ex-mari ne verse aucune pension alimentaire pour leur fille.

Il dit ne pas en avoir les moyens.

- Maître je vous écoute.

- Nous avons chiffré une pension de 300€ par mois

en considération des ressources de madame.

C'est à dire RSA.

Et des ressources de monsieur.

Qui est entrepreneur ou qui a une société.

Et le père propose 100€.

Ce n'est vraiment pas beaucoup pour contribuer

à l'entretien et à l'éducation de sa fille.

- Monsieur, il ne fait pas de la mauvaise volonté.

Il fait avec les moyens qu'il a.

C'est une société dans le bâtiment.

On ne peut pas prendre plus que ce que la société

entre en chiffre d'affaires après avoir payé les charges

qui sont celles afférentes à une société classique.

- Décision le 26 mars.

Je vous laisse y aller ?

- Pour vous par contre, c'est normal de payer une pension,

mais là, elle est trop élevée, c'est ça ?

- Un chef d'entreprise qui déclare l'année dernière 18 000€ par an

et cette année, comme par hasard, son comptable dit

qu'il ne touchera que 15 000€ par an.

C'est complaisant.

C'est fait exprès.

Et c'est malheureux parce que pour une gamine de 17 ans,

contribuer à son entretien et à son éducation

à hauteur de 100€ par mois, ce n'est pas raisonnable.

Difficile pour la juge de démêler le vrai du faux.

Car elle n'a pas les moyens d'enquêter.

Elle ne dispose que des documents officiels

que les ex-conjoints lui fournissent et de leurs déclarations.

- Ce qu'on maîtrise mal, c'est aussi les raisons de la séparation

et ces raisons ont souvent un impact sur la façon

dont va se dérouler la séparation.

Et aussi sur le paiement de cette pension alimentaire

qui peut cristalliser des rancoeurs qui sont liées à la vie de couple.

On essaye de détacher le plus possible la pension alimentaire

de toutes ces tensions.

Même s'il existe un barème officiel, les décisions du juge

se font le plus souvent au cas par cas.

Et parfois, le montant qu'il fixe pour les pensions alimentaires

peuvent conduire certains pères à des difficultés financières.